Samedi soir si clair...
Retour
chez moi…
Les
fleurs de pommier me laissent leur douce odeur-couleur, envie de vivre toujours
et encore plus.
C’est
étrange de se plonger dans ce bain familial, retrouver les origines et les fuir
aussitôt…
Ce soir,
je ne compte que les regards qui glissent sur moi et me refondent en moi-même…
Bien sûr,
je garde le visage de Gaby, avec ses yeux immenses, les paroles de Tom :
elle est toujours aussi jolie même sans cheveux, les sourires de Camille qui
est toute dévouée à sa cousine.
Et puis
aussi les larmes immenses de Stella inconsolable… Reinette a attendu ces jours
là pour mourir devant les barbelés ! Vous y croyez, vous ?
Moi, j’ai
bien du le faire.
Je vais
aller dormir doucement avec mon tigre dans les bras et son ronron pour berceuse
à ma réalité brute.
Je
préférerais des bras musclés qui me retiennent et ne me lâchent pas dans mes
rêves douteux…
J’espérerais
un ventre chaud et dur qui vient me cueillir et m’emplit de plaisir.
Et ma
joie profonde : c’est qu’au-delà de mes paupières clauses, il y a de longs
moments où tout cela existe…